21.3 Maçonneries de parement
DESCRIPTION
- Définition / Comprend
Ce poste comprend tous les éléments, travaux et fournitures pour les ouvrages de maçonnerie de parement décrits dans le cahier spécial des charges, y compris toutes les sujétions d'exécution en fonction de la nature de l'application et/ou de la composition.
Ce poste concerne les murs de parement non porteurs des murs creux (intérieurs ou extérieurs).
MATÉRIAUX
A. ELEMENTS DE MACONNERIE
Les éléments de maçonnerie qui présentent des défauts ou endommagements sont refusés à moins de pouvoir les utiliser partiellement (‘demi-brique’ par exemple). Le pourcentage de tels éléments est limité (voir définitions et limitations dans la [STS 22 série] et la [NIT 271]). Lorsque la livraison ne respecte pas cette limite, contact est pris avec le fournisseur en vue de refuser la livraison. Le triage préalable des éléments à cet égard ne fait pas partie des travaux normaux sauf mention contraire dans le cahier spécial des charges. Les briques de parement sont exemptes de crevasses, d'écornures ou d'épaufrures. Les éléments cassés ou ceux qui présentent des traces d'incuits, les éléments d'aspect ou de forme irrégulière sont refusés. Lorsque toute une livraison est refusée, l'entrepreneur a le droit de trier les briques sur chantier et d'évacuer les briques refusées en dehors du chantier.
B. MORTIERS DE MACONNERIE
composants des mortiers dosés in situ
Le mortier doit être fabriqué à l'aide de sable rugueux (les sables gras ou argileux ainsi que les sables fins sont déconseillés). Le module de finesse du sable est compris entre 1-1,9. Le sable ne peut pas contenir plus de 0,05% de matières organiques et doit être exempt de substances solubles et non-solubles telles que les restes d'argile, les sulfates, les sels de fer, … Il doit en outre être stocké de manière à ne pas pouvoir être sali par des substances étrangères.
Le pourcentage d'eau de gâchage est de 30 à 35 % du volume total; l'eau ne peut pas être polluée par des matières organiques, des acides, des sels, des alcali, des sucres, des déchets industriels ou autres qui risquent de nuire à la résistance ou à la durabilité du mortier.
Les adjuvants sont uniquement autorisés avec l'accord préalable de l'auteur de projet. Leur utilisation et le dosage exact doivent correspondre aux directives du fournisseur et aux normes de la série [NBN EN 934-1]. Les retardateurs de prise sont interdits.
L'entrepreneur prend les précautions nécessaires pour protéger le mortier contre les influences atmosphériques. Il est interdit d'utiliser du mortier bâtard par temps de gel. Seul l'usage modéré et bien dosé d'agents moussants est alors autorisé.
C. MORTIERS DE REJOINTOIEMENT
Le mortier de rejointoiement doit être adapté à la nature des briques aux caractéristiques du mortier de pose. Sous sa seule responsabilité, l'entrepreneur étudie les mortiers de pose et de rejointoiement afin de s'assurer de leur compatibilité. L'entrepreneur est responsable de la bonne adhérence des joints.
Le mortier de rejointoiement contient les adjuvants nécessaires afin d'assurer les performances suivantes : une bonne adhérence, des couleurs inaltérables, l'étanchéité dans la masse, une bonne résistance au retrait et aux fissures, l'absence de faïençage, d'efflorescences et de taches de rouille.
Détermination de la couleur des joints : Trois échantillons de couleur, texture et forme différente du joint sont appliqués sur une surface d'essai d'environ 70 x 40 cm. Sur la base de ces modèles, l'auteur de projet et le maître de l'ouvrage choisissent le type de joint définitif. Le mélange est suffisamment homogène pour garantir une teinte uniforme sur toute la surface.
L'auteur de projet est toujours libre d'exiger un mélange de plusieurs produits de la gamme de fabrication afin d'obtenir la couleur souhaitée.
D. CROCHETS DE MUR
Les crochets de mur sont fabriqués en acier galvanisé à chaud, en acier galvanisé revêtu d'une couche de protection époxy, et en acier inoxydable 18/8 ou 18/10 . Ils sont conformes à la [NBN EN 845-1:2013+A1].
Leur nature (référence du matériau) est choisie en fonction de la classe d’exposition de la maçonnerie conformément à la [NBN EN 1996-2]
Le modèle doit être soumis à l'auteur de projet.
Leur nombre est au moins 5 par m² et dépend de l’action du vent ainsi que de leurs performances mécaniques déclarées par le fabricant (résistance à la traction et à la compression).
A proximité des ouvertures dans la maçonnerie, on augmente le nombre des crochets.
Les crochets sont toujours pourvus d'un larmier qui se trouve dans le vide de la coulisse. Lorsque la coulisse est partiellement remplie, une plaquette synthétique vient se glisser solidement sur les crochets de mur pour maintenir l'isolation des murs creux bien en place.
Comme le mur de contre-façade / l'isolation / la maçonnerie de parement doivent être érigés en trois phases successives, on peut également utiliser, moyennant l'accord de l'auteur de projet, des chevilles d'ancrage appropriées, qui sont chassées dans la maçonnerie.
EXÉCUTION / MISE EN ŒUVRE
EFFLORESCENCES
Certains points de vigilance sont à respecter afin de limiter le risque d’apparitions d’efflorescences. Les prescriptions de la [NIT 271] et du [CSTC Dossier (2019/06.05)] sont d’application.
Les traces d'efflorescence qui apparaissent avant la réception provisoire sont non traitées (par défaut) / nettoyées à sec :
(soit par défaut)
Non traitées
(soit)
Nettoyées à sec (compris dans le prix unitaire)
Si les efflorescences persistent ou apparaissent après la réception provisoire, leur nature est à déterminer et un traitement approprié est proposé. Cette détermination et ce traitement ne font pas partie du présent marché.
PRINCIPE D'EXÉCUTION
Les murs extérieurs à coulisse doivent obligatoirement (!) être exécutés en trois phases successives, selon le principe de base suivant :
CONCEPTION DE LA COULISSE
Conformément à la nature et/ou à l'épaisseur du matériau d'isolation prévu et à l’exposition aux pluies battantes, la coulisse est exécutée avec un remplissage partiel (par défaut) / un remplissage complet de la coulisse :
(soit par défaut) :
Un remplissage partiel de la coulisse : La couche d'air verticale dans ce qu'il reste de la coulisse est d'au moins 30 mm en cas de maçonnerie traditionnelle et 20 mm en cas de maçonnerie collée à joints minces (largeur sur plan afin d’obtenir un creux effectif en pratique).
(soit)
Un remplissage complet de la coulisse (non ventilée)
ISOLATION CONTRE L'HUMIDITÉ
membranes d'étanchéité
Les membranes d'étanchéité sont constituées d'une feuille de polyéthylène (PE, 450 gr/m2) ou d'un matériau équivalent, conformément aux descriptifs du cahier des charges. Dans la mesure du possible, les feuilles sont posées d'un seul tenant dans le sens longitudinal. Les joints sont réalisés avec un chevauchement suffisant conforme aux prescriptions de pose du fabricant. Les chevauchements sont toujours fixés par collage à l'aide de bande de soudure à froid / soudure à la flamme (APP, SBS, …)
raccords de rive de toiture
L'exécution de la maçonnerie de parement doit assurer une étanchéité parfaite avec le matériau de couverture prévu, à hauteur des cheminées et des rives en butée. Tous les solins (bavettes de plomb d'une épaisseur d'au moins 1,5 mm), engravés dans la maçonnerie de parement (en parallèle ou en gradins), sont également compris. Les bavettes de plomb ont un débordement suffisant sur la face extérieure de la maçonnerie de manière à pouvoir être repliées par le couvreur. Le mode de pliage et de chevauchement assure une étanchéité parfaite et une exécution soignée et esthétique. Moyennant l'approbation préalable de l'auteur de projet, l'entrepreneur peut proposer en alternative un système approprié d'éléments préfabriqués en matière synthétique. Les modalités d'exécution adaptées au degré de complexité en ce qui concerne la maçonnerie de parement peuvent, conformément au descriptif du cahier des charges, être décrites séparément et comptées comme supplément au chapitre 27.31.1 Collet et habillage.
JOINTS DE DILATATION
Des joints de dilatation sont réalisés conformément aux distances maximales préconisées dans la et entre chaque groupe de deux habitations. Ces joints dans le parement sont conçus de manière à permettre la libre dilatation et le retrait des différents pans de murs, tandis que le joint demeure étanche. Leur largeur est d'environ 10 mm. Le fond de joint en retrait se compose de bandes de mousse de polyuréthane bitumeuse à structure cellulaire ouverte ou en caoutchouc de néoprène, enduites d'une couche de fond ou préformé en mousse de polyéthylène à cellules fermées. Le parachèvement du joint à l'extérieur est réalisé à l'aide d'un joint élastique, du type mastic élastique, classe VI, selon la classification de la [NIT 124] ou selon les [STS 56.1]. Le mastic est inaltérable, adhésif et durablement élastique. La couleur se rapproche de celle du rejointoiement ou est de teinte gris-clair.
ARMATURES
Conformément au cahier spécial des charges et/ou selon les indications sur les plans, des armatures de joint d'assise spéciales sont posées aux endroits nécessaires. Elles sont protégées contre la corrosion et conviennent pour être posées dans une maçonnerie soumise à l'humidité le cas échéant. La mise en œuvre s'effectue conformément à la documentation technique accompagnant le produit. Conformément aux descriptifs du cahier des charges, les armatures peuvent, le cas échéant, être décrites séparément et comptées comme supplément au sous-titre 21.41 Armatures pour maçonneries
fourniture et entreposage des MATÉRIAUX
L'approvisionnement, l'âge, le transport et l'entreposage des éléments de maçonnerie sont régis par les prescriptions de la . Les briques sont livrées sur palettes et emballées dans une feuille rétractible de manière à ce qu'elles soient sèches à l'air au moment de leur mise en œuvre. L'entrepreneur prend toutes les précautions pour que les briques puissent être entreposées à un endroit plan et sec. Il enlève l'emballage juste avant la mise en œuvre des briques. Les briques doivent être maintenues propres car les restes de boue, de poussière délavée et de lait de ciment s'enlèvent difficilement par la suite. Elles sont acheminées dans les plus grandes quantités possibles sur chantier et mélangées avant leur mise en œuvre, en prenant les briques en diagonale dans 5 paquets différents à la fois de façon à mélanger les différences de couleur et de texture dans les faces de parement.
mesures de protection
Les mesures de protection sont prises afin de protéger les ouvrages de maçonnerie exécutés contre les dégradations mécaniques et les influences atmosphériques :
Afin d'obtenir une adhérence optimale entre le mortier et les briques, il est nécessaire d'étudier préalablement s'il y a lieu de les humidifier avant de les mettre en œuvre. Cela dépend des caractéristiques des briques, du mortier et des circonstances atmosphériques. Au cours des périodes de sécheresse, il est conseillé d'humidifier les briques la veille. Il est toutefois interdit d'humidifier les briques par immersion.
Par temps sec et chaud ou sous un fort ensoleillement, la maçonnerie fraîchement exécutée doit être régulièrement aspergée afin de prévenir la dessiccation du mortier avant qu'il ne durcisse complètement. Par temps froid, l'entrepreneur se conforme aux prescriptions de la .
En cours d'élévation, les coulisses ouvertes sont protégées des intempéries. A la fin de chaque journée de travail, les assises supérieures de l'ouvrage en maçonnerie sont protégées contre leur humidification.
modalités de mise en œuvre
Toutes les précautions sont prises pour que la coulisse reste propre, exempte de bavures et de restes de mortier qui risquent de former des ponts d'humidité ou de nuire aux performances du mur. Aucun contact direct n'est autorisé entre les deux parois du mur à coulisse.
Le mortier refluant le long des faces du mur orientées vers la coulisse, est lissé à la truelle tandis que les crochets de mur sont débarrassés de tous les restes de mortier. Du côté extérieur, les joints d'assise et debout sont évidés et brossés sur une profondeur de 10 à 15 mm en fonction de la largeur du joint et de l’épaisseur de l’élément de maçonnerie afin de permettre d'effectuer soigneusement le rejointoiement par après. Les joints montants ouverts sont marqués clairement jusqu'après l'exécution du rejointoiement.
Les traces de mortier et/ou les souillures sur les faces de parement sont immédiatement enlevées à l'eau et à la brosse dure (à l'exclusion des brosses en métal).
dimensions - appareillage - ASPECT
Toutes les règles de l'art sont respectées afin de donner à la maçonnerie un aspect propre, régulier et soigné. Chaque assise est maçonnée au cordeau en veillant à ce que :
Sauf mentions contraires dans le cahier spécial des charges, les murs sont érigés en appareillage d'une demi-brique ou de panneresses. Dans les cas dérogatoires, l'auteur de projet établit un plan de détail de l'appareillage prescrit.
DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE
- Matériau
voir section 21 Superstructures en maçonnerie
- Exécution
voir section 21 Superstructures en maçonnerie
AIDE
À l'attention de l'auteur de projet
- Les efflorescences constituent un phénomène dont l’apparition dépend des circonstances. Elles sont parfois difficiles à éviter, mais elles ne présentent rarement, voir jamais, un problème de stabilité ni de durabilité. Cependant, dans certaines conditions, elles peuvent présenter un problème esthétique mineur. Exceptionnellement, elles présentent un problème esthétique majeur ; dans ce dernier cas, il y a lieu de prévoir un traitement.
- Les mortiers de ciment ont une plus grande résistance à la compression que les mortiers bâtards; en outre, leur prise est plus rapide. Par contre, ils sont plus sensibles au retrait.
- Les mortiers bâtards ont l'avantage d'être plus élastiques et plus faciles à travailler que les mortiers de ciment purs tandis que leur retrait est nettement moindre. Le rôle de la chaux est celui d'un plastifiant qui retient mieux l'eau de gâchage. C'est pourquoi l'utilisation du mortier bâtard est recommandée par temps chaud ou pour le maçonnage des matériaux poreux. L'inconvénient du mortier bâtard est que le temps de durcissement s'en trouve accru.
- Lorsqu'une armature est posée dans la maçonnerie de façade, selon les dispositions du chapitre 21.41.1 Armatures horizontales pour maçonneries, l’application peut requérir des éléments et un mortier de résistance minimale appropriée (voir documentation technique accompagnant le produit).