83.23.2a Traitements curatifs contre les champignons lignivores (procédé D2)

DESCRIPTION

- Définition / Comprend

Il s’agit de la mise en œuvre de l’ensemble des mesures visant à traiter curativement une structure contaminée par des l champignons lignivores. Les travaux comprennent notamment les étapes suivantes :

  • L’établissement d’un diagnostic visant à l’identification du champignon et des investigations préalables à l’application du traitement
  • La définition du niveau d’urgence
  • La réalisation de travaux préparatoires à l’application des traitements curatifs et préventifs (étançonnement, dépose des revêtements, mise à nu des maçonneries, …)
  • L’application des traitements curatifs et préventifs
  • La consolidation et le remplacement des boiseries
  • Éventuellement, le renforcement, la consolidation ou la destruction des éléments non fiables
  • L’élimination des décombres et le rétablissement des conditions d’hygiènes normales
  • La remise en état des lieux

- Localisation

Localisation des travaux : ***.

Voir plans et métrés détaillés.

MATÉRIAUX

- Caractéristiques générales

Les traitements curatifs contre les champignons lignivores concernent essentiellement les cas d’attaque par les champignons de la pourriture du bois tels que la mérule, le coniophore, le poria de vaillant, le tramète, le polypore des caves, l’astérostroma et le lenzite. Ces champignons se développent tous au détriment de la matière ligneuse mais certains d’entre eux peuvent aussi contaminer d’autres matériaux (maçonnerie par exemple). L’apparition d’un champignon est toujours subordonnée à la présence d’une humidité anormale dans le bois. Dans le cas de la mérule, la source peut être éloignée du foyer initial.

Les produits curatifs de traitement de type D2 sont destinés à être appliqués curativement sur les maçonneries d’un bâtiment qui sont contaminées par un ou plusieurs champignons lignivores. Les boiseries sont soit éliminées si elles sont contaminées, soit traitées préventivement au moyen de traitements de type D2, A2.1, A2.2 ou C1.

Les procédés D2 sont couverts par [NBN EN 14128] et par [CEN/TS 12404].. Ces traitements et leur mise en œuvre sont également décrits dans [STS 04.3]. Les traitements appliqués auront reçu une homologation selon [NBN EN 14128] et [CEN/TS 12404].

On distingue les procédés D2 suivants :

  • Traitement en profondeur D2/O7. Ce traitement est indispensable en présence d’un développement de Mérule, de Poria de Vaillant, de Coniophora marmorata ou de Poria vaporaria car ces champignons développent des cordons mycéliens et/ou des rhyzomorphes susceptibles de pénétrer les enduits voire la maçonnerie (Mérule). Ce traitement n’est pas nécessaire pour lutter contre les autres champignons. Il est sans effet dans le béton courant (murs ou sols). Ce traitement peut se présenter sous la forme de liquide, de pâte, de gel.

  • Traitement de surface D2/O1 ou D2/O5. Ce traitement est indispensable dans tous les cas d’attaque. Le traitement D2/O1 est réalisé par pulvérisation. Le traitement D2/O5 est effectué par badigeon.

Spécifications - Traitement en profondeur D2/O7 :

Type de traitement : pas de spécification (par défaut) / liquide / pâte / gel

Type de dilution : pas de spécification (par défaut) / phase aqueuse / phase solvant

Rendement : ***

Spécifications - Traitement de surface D2/O1 ou D2/O5 :

Type de traitement : pas de spécification (par défaut) / D2-O1 / D2-O5

Type de dilution : pas de spécification (par défaut) / phase aqueuse / phase solvant

Rendement : ***

Les procédés A2.1 sont destinés à protéger préventivement les bois de charpenterie vis-à-vis des insectes. Ils protègent également les bois contre les attaques de champignons lors de l’humidification accidentelle de ces bois destinés à être mis en œuvre dans une classe d’emploi 2 ou inférieure. Les caractéristiques du traitement A2.1 à appliquer sont à spécifier dans l’article 83.22.1b Procédé A2.1

Les procédés A2.2 sont destinés à protéger préventivement les éléments de construction en bois lamellé collé, rabotés et utilisés à l’intérieur dans une classe d’emploi 2 ou inférieure. Les caractéristiques du traitement A2.2 à appliquer sont à spécifier dans l’article 83.22.1c Procédé A2.2

Les procédés C1 visent à protéger préventivement les menuiseries attaques d’insectes et de champignons. Les caractéristiques du traitement C1 à appliquer sont à spécifier dans l’article 82.21.3b Traitements extérieurs contre les champignons sur surfaces en bois (menuiseries extérieures, murs, dessous de débordements).

- Prescriptions complémentaires

Les produits D2 sont couverts par le [Règlement 528/2012/UE] concernant les produits biocides. Les composants des produits de traitement du bois présentent généralement un danger pour la santé. Les produits biocides utilisables au niveau européen sont regroupés sur une liste fermée. Seuls les produits repris sur cette liste peuvent être mis en œuvre. En fonction du principe actif, les risques sur la santé sont différents (voir partie AIDE).

Les traitements du bois ne sont pas couverts par la directive traitant des teneurs en COV [Directive 2004/42/CE]. Certains fabricants mentionnent toutefois les teneurs en COV ou les émissions de COV de leur produit de façon volontaire ou en raison de leur législation nationale. Si ce critère est prescrit, le protocole d’évaluation doit également être mentionné, celui-ci pouvant différer entre les pays de l’Union Européenne.

Spécifications complémentaires - Traitement en profondeur D2/O7 :

Principe(s) actif(s) : ***

Teneur en COV : ***

Emissions de COV : ***

Spécifications complémentaires - traitement de surface D2/O1 ou D2/O5 :

Principe(s) actif(s) : ***

Teneur en COV : ***

Emissions de COV : ***

EXÉCUTION / MISE EN ŒUVRE

- Prescriptions générales

Avant le début des travaux, le maître d’ouvrage évacue les locaux à traiter de leur contenu et les met à disposition de l’applicateur. Il assure également à l’applicateur le libre accès aux deux faces des murs mitoyens à traiter.

Les travaux à effectuer et liées au traitement sont décrits succinctement ci-dessous. Des descriptions détaillées se trouvent dans [STS 04.3].

Diagnostic.

Cette étape comporte les trois opérations suivantes :

  • Identification du champignon : l’identité du ou des champignons responsables de l’attaque est établie avec exactitude par un expert ou un laboratoire qualifié

Exigences vis-à-vis de l’expert ou du laboratoire : formation spécifique (par défaut) / pas d'exigence / expérience de l'expert ou du laboratoire / formation spécifique et expérience de l'expert ou du laboratoire

(Soit par défaut)

Formation spécifique exigée à transmettre préalablement

(Soit)

Pas d’exigence spécifiée

(Soit)

Expérience de l’expert ou du laboratoire sur des analyses similaires de : 5 ans (par défaut) / ***

(Soit)

Formation spécifique exigée à transmettre préalablement et expérience de l’expert ou du laboratoire sur des analyses similaires de : 5 ans (par défaut) / ***

 

  • Prise de mesures visant à garantir la stabilité du bâtiment. En accord avec le maître d’ouvrage, toutes les mesures utiles pour assurer la stabilité de la structure sont prises. Sauf spécification contraire faite dans le cahier spécial des charges, ces travaux sont à charge de l’entreprise appliquant le traitement curatif.

Mesure de stabilisation du bâtiment effectuée par : applicateur (par défaut) / autre entreprise ***

  • Evaluation de l’étendue de la contamination et identification de la source d’humidité. L’étendue de la contamination est évaluée en pratiquant toutes les fouilles et sondages nécessaires. L’ensemble du bâtiment est visité. Les murs mitoyens sont inspectés des deux côtés.

Définition de l’état d’urgence

L’urgence de l’intervention est définie en fonction des conditions environnementales et de la configuration du champignon (présence de carpophore).

Délai d’intervention souhaité : ***

Travaux préparatoires au traitement

Les opérations suivantes sont prévues :

Mesures prophylactiques en présence de spores répandues. La sporée est recueillie au moyen d’un aspirateur dont le sac est ensuite incinéré avec son contenu.


Suppression de la source d’humidité.
La cause de l’humidité doit être identifiée et traitée.

Sauf spécification contraire faite dans le cahier spécial des charges, la mise hors eau du bâtiment est à charge de l’entreprise appliquant le traitement curatif.

Mise hors eau du bâtiment effectuée par : applicateur (par défaut) / autre entreprise ***

Ventilation. Les locaux sont ventilés afin d’assécher les matériaux. Les revêtements imperméabilisants qui recouvrent les planchers et les cloisons sont déposés. Ces mesures sont prises le plus rapidement possible.


Délimitation de la zone contaminée.
La zone infectée est repérée. Un périmètre de sécurité  englobant largement la zone infectée (déborder de la zone contaminée) est établi.

Les matériaux d’isolation sont systématiquement éliminés (leur structure alvéolaire peut aussi être pénétrée par le mycélium).

Tout élément en bois situé dans ce périmètre est considéré comme potentiellement contaminé et est éliminé. Une attention particulière est réservée aux zones d’encastrement des bois car elles forment un milieu privilégié pour le développement de champignons lignivores.

Les éléments en bois présentant une valeur architecturale ou artistique constituent un cas particulier. Pour ceux-ci, un traitement particulier de désinfection est appliqué sous certaines conditions :

  • Les éléments sont débarrassés du mycélium qui les recouvre, par brossage soigneux.
  • Les bois sont stérilisés par chauffage modéré (15 min à 40°C), irradiation gamma ou reçoivent un badigeon fongicide D2/O5.
  • Ces bois font dans tous les cas l’objet d’un suivi minutieux pour détecter à temps toute recrudescence du développement


Nettoyage des lieux.
Les parties de mycélium, les filaments, les fructifications et les bois contaminés sont rassemblés. Ils sont ensuite évacués du bâtiment et détruits par incinération.

 

Application du procédé D2

Le traitement curatif ne peut être appliqué avant que le gros œuvre ne soit complètement sec. L’application comprend les étapes suivantes :

Préparation des matériaux. Les maçonneries sont débarrassées de leur crépi, enduit et revêtement Cette opération a pu être préalablement effectuée lors de la délimitation de la zone contaminée. Les joints de la maçonnerie sont convenablement grattés pour en enlever toutes les parties susceptibles de contenir des fragments mycéliens. Les gravats et décombres sont systématiquement enlevés du chantier. La surface des maçonneries est passée à la brosse métallique ou au chalumeau. Le traitement par chalumeau ne peut pas être considéré comme curatif. Ces opérations sont menées sur toutes les faces accessibles des maçonneries à l’exception des façades extérieures.

Application du procédé D2/O7 de traitement en profondeur des maçonneries et des sols.

Les maçonneries de plus d’une demi-brique d’épaisseur comprises dans la zone circonscrite par le périmètre de sécurité reçoivent sur toute leur surface un traitement dans la masse. Les injections sont pratiquées au moyen d’orifices percés en oblique descendante à intervalles de 20 à 40 cm sur une profondeur voisine des 2/3 de l’épaisseur du mur. Il est recommandé que les injections soient effectuées de part et d’autre du mur.

Les injections sont préalablement faites dans les joints de mortier afin de favoriser la diffusion du produit. Dans le cas où les injections sont disposées sur plusieurs lignes et/ou de part et d'autre d’un mur, il est souhaitable que les percements soient pratiqués en quinconce. Pour les briques creuses, veiller à ne pas en remplir les cavités.

La profondeur de percement dans les sols est d’au moins 10 cm. Toutes les précautions sont prises pour éviter d’endommager les membranes d’étanchéité et les canalisations enfouies dans le sol. Dans le cas de sol non maçonnées, l’application peut se faire par simple épandage. Le diamètre des forages est adapté à celui de l’injecteur utilisé et est généralement compris entre 10 et 20 cm.

Si le produit est liquide, l’injection se fait sous pression modérée jusqu’à saturation de la maçonnerie. La quantité de produit à injecter est conforme aux recommandations du fabricant.

Si le produit est en pâte ou en gel, il est injecté au moyen de l’équipement adéquat, de manière à remplir totalement la cavité. La quantité de produit à injecter est fixée par le descriptif technique du fabricant.

Après traitement, les puits d’injection sont rebouchés au mortier.

Application des procédés D2/O1 (par pulvérisation) ou D2/O5 (par badigeon) : traitements superficiels. Le traitement est appliqué après le nettoyage complet des locaux dans le périmètre de sécurité et dans le voisinage du périmètre de sécurité. La quantité de produit à appliquer et le nombre d’application sont fixés par le descriptif technique du du fabricant.

Consolidation des boiseries. Les éléments de bois amputés sont consolidés par doublement ou par un assemblage approprié et les pièces sont remplacées par des éléments neufs. Cette opération est menée après l’application du traitement superficiel.

Les bois mis en œuvre ont préalablement reçu un traitement de préservation appliqué selon un procédé A2.1 – respectivement A2.2 dans le cas des éléments en bois lamellé collé – dans une station agréée et sont accompagnés d’une attestation de traitement correspondante. Alternativement, ils peuvent recevoir un traitement exécuté par un applicateur agrée au moyen d’un produit homologué en catégorie A2.

Toutes les découpes réalisées dans les éléments traités font l’objet d’un nouveau traitement local.

Sauf spécification contraire faite dans le cahier spécial des charges, les travaux de consolidation sont à charge de l’entreprise qui a appliqué le traitement curatif.

Consolidation des boiseries effectuée par : applicateur (par défaut) / autre entreprise ***

Remise en état

Ces travaux peuvent intégrer différents aspects (élimination des décombres, rétablissement des conditions d’hygiène, …). Au cours des travaux de remise en état, toutes les boiseries placées dans la zone traitée reçoivent au préalable un traitement préventif appliqué selon un procédé A2 pour la charpente – respectivement C1 pour les menuiseries. La remise en état ne peut être entreprise avant réception provisoire des travaux. Sauf spécification contraire faite dans le cahier spécial des charges, ces travaux sont à charge de l’entreprise qui a appliqué le traitement curatif.

Remise en état effectuée par : applicateur (par défaut) / autre entreprise ***

Description des travaux envisagés : ***

Garanties

L’applicateur garantit l’efficacité de son traitement curatif sur la surface des maçonneries. Il garantit également l’arrêt de la propagation du champignon dans la masse des éléments du gros œuvre à proximité de ces maçonneries. La garantie est délivrée pour une période de 10 ans, pour autant qu’il n’y ait pas de réhumidification prolongée ou répétée de la zone concernée. Cette garantie prend effet au lendemain de la réception provisoire.

DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE COMPLÉMENTAIRES

- Matériau

[STS 04.3, Bois et panneaux à base de bois : traitements du bois]

[NBN EN 14128, Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Efficacité des produits curatifs de préservation du bois établis par des essais biologiques]

[CEN/TS 12404, Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois - Évaluation de l'efficacité d'un fongicide de maçonnerie pour empêcher le développement dans le bois de la mérule Serpula lacrymans (Schumacher ex Fries) S.F. Gray - Méthode de laboratoire]

[Règlement 528/2012/UE, Règlement du Parlement européen et du Conseil concernant la mise à disposition sur le marché et l’utilisation des produits biocides]

[Directive 2004/42/CE, Directive du Parlement européen et du Conseil relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils dues à l'utilisation de solvants organiques dans certains vernis et peintures et dans les produits de retouche de véhicules, et modifiant la directive 1999/13/CE]

MESURAGE

- unité de mesure:

(par défaut) / - / fft

(Soit par défaut)

1. m²

(Soit)

2. -

(Soit)

3. fft

- code de mesurage:

Surface nette (par défaut) / Compris / Pour l’ensemble

(Soit par défaut)

1. Surface nette à traiter

(Soit)

2. Compris dans l’article de référence***

(Soit)

3. Pour l’ensemble de l’édifice, toutes sujétions comprises.

- nature du marché:

QF (par défaut) / PM / PG

(Soit par défaut)

1. QF

(Soit)

2. PM

(Soit)

3. PG

AIDE

La mérule se manifeste dans les bâtiments en causant une pourriture cubique du bois. Le champignon peut se développer dans des conditions de relativement faibles teneurs en humidité du bois et peut pénétrer dans la maçonnerie humide sur de longues distances de manière à infester le bois situé plus loin et à développer ses fructifications.

Les normes [NBN EN 14128] et [CEN/TS 12404] définissent les essais et les critères de validation du traitement D2. Aucune classe n’est définie dans ces normes. Le traitement doit être efficace pour être validé.

Des informations concernant les différents principes actifs ainsi que des risques associés sont mentionnées sur le site de l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA) : https://echa.europa.eu/fr/. Il existe maintenant une liste fermée de produits biocides utilisables au niveau européen. Certaines substances actives peuvent être approuvées, d’autres sont en cours d’évaluation et d’autres peuvent être en attente dans le programme de révision européen. Les listes des composés chimiques approuvés au niveau européen et des composés liés au programme de révision des substances actives sont disponibles sur le site de l’Agence Européenne des Produits Chimiques (ECHA) : https://echa.europa.eu/fr/. Les rapports d’évaluation des substances ainsi que les recommandations de sécurité associées sont disponibles sur le site. Si la substance active n’est reprise sur aucune de ces deux listes, le produit biocide n’est pas autorisé sur le marché belge ou européen.

Des informations complémentaires peuvent également être trouvées sur le site du SPF (https://www.health.belgium.be/fr/environnement/substances-chimiques/biocides ).